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terça-feira, 28 de outubro de 2008

Le centre-gauche conforte ses positions dans les villes brésiliennes


Rio de Janeiro correspondant

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva jouit d'une énorme popularité - autour de 70 % d'opinions favorables d'un sondage à l'autre - mais ce capital de sympathie ne lui permet pas pour autant de faire propulser qui il voudrait à la tête des grandes métropoles du Brésil. Telle est la principale leçon des élections municipales, dont le second tour avait lieu dimanche 26 octobre dans les trente villes de plus de 200 000 habitants - dont onze capitales d'Etat - où aucun candidat n'avait obtenu la majorité absolue au premier tour, trois semaines plus tôt.






Le plus important résultat concerne Sao Paulo, la capitale économique du pays, où le scrutin se solde par un échec pour le Parti des travailleurs (PT, gauche) du président Lula. Sa candidate, Marta Suplicy, a été battue de 21 points par le maire sortant de droite, Gilberto Kassab (Parti démocrate, DEM). Celui-ci est le premier maire réélu dans l'histoire moderne de Sao Paulo.

Le chef de l'Etat avait participé, avant le premier tour, à plusieurs meetings de soutien à sa favorite. Les mauvais sondages l'avaient ensuite dissuadé de s'engager trop à ses côtés. La défaite cinglante de Marta Suplicy a une portée symbolique. Avec 11 millions d'habitants, Sao Paulo est la première ville du Brésil. C'est là que se joue en priorité la rivalité entre droite et gauche.

PRIME AUX SORTANTS

Pourtant on aurait tort de vouloir trop "nationaliser" ce revers du PT. La classe moyenne est plutôt conservatrice à Sao Paulo, où le président Lula n'était arrivé qu'en seconde position lors de l'élection présidentielle de 2006. En outre, dans l'immense Brésil, pays fédéral à trois niveaux de pouvoirs, les alliances et les enjeux locaux, les personnalités des édiles, et la qualité de leur gestion ont plus de poids que les proclamations de soutien, fussent-elles présidentielles. Une majorité d'électeurs peuvent approuver la politique du gouvernement Lula tout en votant, dans leur ville, pour un candidat de l'opposition.

Ce scrutin a alloué une très forte prime aux sortants : 19 des 20 maires soumis à réélection dans les capitales d'Etat l'ont emporté. Le PT, fondé en 1980 et dernier-né des grands partis, poursuit son ancrage municipal mais perd deux capitales. Il en conserve six, à égalité avec son partenaire centriste, le Parti du mouvement démocratique (PMDB), dont le candidat, Eduardo Paes, gagne de justesse à Rio de Janeiro.

Pour le président Lula, l'essentiel est de voir progresser la "base alliée" qui soutient son gouvernement autour du PT et du PMDB - et conserve 21 capitales d'Etat sur 26 - dans la perspective de l'élection présidentielle de 2010. Le président sortant, après deux mandats, ne pourra légalement se représenter. Il souhaite que la coalition actuelle renouvelle son alliance et appuie le candidat qu'il aura promu.

Pour l'instant, son choix se porte sur Dilma Rousseff, sa ministre chef de cabinet, qui joue à Brasilia le rôle officieux de premier ministre. Si cette dernière entre en lice, elle trouvera sans doute face à elle l'homme fort de l'opposition, le gouverneur de Sao Paulo, José Serra du Parti social démocrate brésilien (PSDB), candidat malheureux contre Lula da Silva en 2002.

La défaite, dimanche, du PT à Sao Paulo est une victoire pour M. Serra, parrain politique de Gilberto Kassab, qui lui a dédié sa réélection. A deux ans de l'échéance présidentielle, le PT est victime paradoxalement de la trop forte personnalité du président Lula. Il n'a su, ou pu, trouver en son sein aucun héritier incontesté.

Son leadership dépend plus que jamais des décisions que le chef de l'Etat prendra au cours de ses deux dernières années de pouvoir dans un contexte de crise économique mondiale qui rendra sa fin de mandat moins facile que prévu.

Jean-Pierre Langellier

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